Sh2-240 T508 vs T635
Object information |
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Nom de l’objet : | Sh2-240 aka Simeis 147 | |
Type de l’objet : | Bright Nebula | |
Magnitude : | 99.99 | |
Ascension droite : | 05h 39m 32s | |
Déclinaison : | 28° 00′ 20" N | |
Constellation : | TAU | |
Observations Details |
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Date de l’observation : | 25 sept. 2006 02:11 UT | |
Durée de l’observation : | 67 min | |
Position de l’objet : | Alt: 30.8°, Az: 31.3° | |
Conditions météo : | 14h: J+++ V2 t27° hu20% T0- 03h02: N+++ V1 t10.0° hu29% SQMZ22.06/05/09/06 | |
Conditions de l’observation : | mvlon~7.5 SQMZ22.06 T0 P0 S1-2/104 | |
Lieu d’observation : | Namibie Tivoli | |
Instrument : | TN 508 Dobson Tivoli | |
Oculaire principal : | Televue Panoptic 24mm | |
Barlow : | (None) | |
Grossissement : | 106x | |
NotesLe but de cette série de dessins, regroupés sous la rubrique « Un observateur versus Deux diamètres », dont les mots clés sont en abrégé « 1 Obs vs 2 Diam », a pour but de vous permettre de mieux appréhender la façon dont le même objet se dévoile progressivement lorsque le diamètre de l’instrument augmente. Vous pourrez en effet, en comparant les deux dessins, détailler ce que j’ai pu ou non percevoir, suivant le diamètre, et comment je l’ai perçu. Ceci devrait, par extrapolation, vous donner une idée plus précise de ce que vous pourrez espérer voir dans votre propre instrument. Ne perdez jamais de vue, toutefois, que plus encore que pour la série de dessins « 1 Diam vs 2 Obs », il s’agit de dessins, certes réalisés par le même observateur, en l’occurrence moi-même, mais à des époques différentes, dans des lieux différents, avec des conditions de transparence, de turbulence, etc.. sensiblement différentes. S’agissant d’un objet aussi faible et élusif que Simeis 147, ces réserves prennent encore plus d’importance. La transparence de l’atmosphère est certainement un élément prépondérant pour le succès de l’observation; le filtre utilisé également. Avec le T508, le filtre était un UHC, alors qu’il a été un OIII avec le T635 (les deux, des Lumicon des années 90, et qui laissent passer le rouge au delà de 600 nm).Néanmoins la comparaison des deux observations est parlante au bénéfice du diamètre. |
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T508 x104 Panoptic 24mm/UHC (Note 2006 11 03: je ne me souviens pas pourquoi nous n’avons pas utilisé, ni Christophe Renck ni moi, le Nagler 31mm; peut être pour assombrir le champ ?) 1ère partie de l’observation, durée 39 min. Nous nous concentrons sur la partie SE. Les nébulosités sont très faibles, L1 et L2, mais, pour la première fois je vois quelque chose de Simeis 147. Il s’agit de nébulosités limites; on jongle constamment entre L1 et L0, et d’ailleurs Christophe n’en a pas vu autant que moi. Je dois reconnaitre que sans Guide8/neb/iso, je n’aurais probablement absolument rien vu, et, quelques fois, la nébulosité a été plus suspectée que vue! Je n’ai pas fait de commentaires écrits in situ, mais je me suis concentré sur le dessin, qui parle de lui même. a) La partie la moins faible, et la moins difficile est la limite SE de l’ensemble, au droit de D*. Elle est L2, et la courbe qui sépare la partie nébuleuse au NW, du fond du ciel au SE, est assez nette, jusqu’à F*. La nébulosité s’affaiblit, L1, vers le NW, et s’évanoui au droit de E*. Soit, au total, un triangle aplati, SW/NE, de 30′ x 15′ b) la 2ème partie analysable est la branche au droit de G*, H*, et I*. Elle est vu sur 30′ x 5′. Sa limite S est moins difficile que sa limite N. Elle apparait, car lorsqu’on regarde en VI éloignée, le grand ovale sombre, NNE/SSW, qui va de E* au S, à G*, H*, I*, au N, et de N* à l’E à B* à l’W, est bien visible. Quand je dis "bien", ça veut dire "très faiblement", mais le moins faiblement de toutes les structures environnantes. A noter que les limites E de cet ovale sont moins évanescentes que ses limites W. Et, dans ces conditions, la branche G*-H*-I* apparait comme la limite N de cet ovale. J’ai essayé vainement d’identifier la belle branche courbe qui apparait sur les photos ccd, et qui part de la limite W de la branche G*-H*-I* pour se terminer à P*, mais, malgré une observation attentive, je n’y suis pas parvenu. c) la 3ème nébulosité individualisée est la branche EW, tangente S à C*. Elle est vue sur 20′ x 3′, en totalité à l’E de C*. Elle est L1, avec un renforcement L2, d ~ 5’EW x 3’NS à l’E de Q* d) la dernière, et la plus faible des 4 nébulosité identifiées, est une zone de 23’EW x (3 à 5′)NS, qui va de J* à K*. Elle est L1, limite, sans autre détail. Je ne l’aurais sûrement pas identifiée sans Guide8/neb. A* SAO 77360, m5.168V, B* SAO 77350, m.553V, C* SAO 77322, m6.553V, D* SAO 77429, m8.172V, E* SAO 77398, m7.969V, F* TYC 1870 42, m10.369V, G* SAO 77403, m9.112V, H* SAO 77389, m8.081V, I* SAO 77384, m9.038V, J* TYC 1869 148, m11.506V, K* TYC 1869 360, m9.672V, L* TYC 1869 1015, m10.479V, M* TYC 1869 899, m9.388V, N* TYC 1869 1274, m11.301V, P* SAO 77379, m8.358V, Q* TYC 1869 859, m10.141V 2ème partie de l’observation, durée 18 minutes. Elle concerne le croissant NE. Toujours Panoptic 24mm/UHC. (Les lignes ci dessous sont mes notes in situ) C’est, de loin, la partie la plus brillante de Simies 147. La seule qui soit réellement "facile", L3, alors que toutes les nébulosités de la partie SE précédente sont L1, avec quelques petites zones L2. La forme du croissant est bien reconnue. Les limites de l’intrados et de l’extrados sont assez nettes. D ~ 20′ x 8′ en AP ~ 115°. Les limites du croissant correspondent pratiquement à l’isophote 6 (le plus lumineux) de Guide8/neb. La SB est uniforme sur le croissant. (Note 2006 11 03: avec le recul, je pense que nous n’avons pas, Christophe et moi, assez détaillé cette zone et ces alentours. Nous aurions probablement mis en évidence des zones +/- sombres. Mais nous étions restés longtemps sur Simeis 147, et nous étions "saturés". D’ailleurs, nous n’avons pas cherché "sérieusement" d’autres zones de nébulosités visibles à l’oculaire, dans les limites de Simeis 147.) R* SAO 77498, m8.424V, S* SAO 77495, m8.006V, T* TYC 1874 77, m10.334V.
T635 Date de l’observation : 09 déc. 2010 22:30 UT Durée de l’observation : 420 min (!!!) Position de l’objet : Alt: 65.2°, Az: 123.5° Conditions météo : 16h: J++ V2/R4NW t6° hu? T1 22h00: N+++ V1/R3NW t1.5° hu46% SQMZ 21.32 SQMLZ 21.23 Conditions de l’observation : 22h & 02h mvlon(UMI)6.4 VI4, 6.6 non vue, T1 P1.5 S5/100 Lieu d’observation : Observatoire des Baronnies Provençales Instrument : TN 635 Dobson Obsession Oculaire principal : Televue Nagler 31mm Type 5 Grossissement : 101x x101 Nagler 31mm/OIII-12 nm Les conditions pour une telle observation sont excellentes: miroirs primaire et secondaire, et oculaires ont été nettoyés la veille, le ciel est beau, et très transparent, la turbulence est forte, mais ceci a moins d’importance sur ce genre d’observation (et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi d’observer Simies 147), la cible est à h ~ 70° pendant toute l’observation, alors que j’ai utilisé exclusivement la configuration Nagler 31mm/OIII-12, je n’ai jamais eu la sensation d’un fond de ciel clair (ce qui est systématique en métropole, à l’inverse de la Namibie). Je me suis d’abord cantonné à la partie Sud de la nébuleuse, la moins faible, et la seule (à l’exclusion du "croissant" NE) que j’avais perçue à Tivoli, en 2006. J’ai essayé les deux filtres, Astrodon OIII-5nm en 31.5mm, et Lumicon OIII-12nm en 50mm. Mais avec Panoptic 24mm/OIII-5, 130x, le champ est beaucoup trop petit. La question de savoir si un filtre est mieux que l’autre ne se pose donc pas puisque, seul le Lumicon OII-12nm me permet d’utiliser le Nagler 31mm… et j’y suis resté toute l’observation (ainsi que celles de la deuxième partie de nuit, et du lendemain). Je me suis constamment aidé de: 1) Guide8/nebulosities (sans image DSS), pour positionner les nébulosités par rapport aux étoiles, dont beaucoup sont suffisamment brillantes pour être ER* même avec le filtre 2) la photo de Sh2-240 de P. Candy, pour apprécier les nébulosités recherchées. Je suis resté très appliqué, uniquement sur la partie S de la SNR et j’ai cherché et observé nervure après nervure. La position de la bordure S de la SNR est bien positionnable grâce à l’astérisme Ferrero 5 (!), et à la double, optique et écartée, C*-D*, située à 25′ en AP ~ 250° de Ferrero 5. Avec ces deux repères, on a l’orientation du champ et son échelle. A partir de là, la boucle principale m’est apparu sans que je la connaisse (ou plutôt sans que j’ai préalablement étudié et mémorisé Guide8/neb pour la situer à l’oculaire). Cette boucle part de E* (à 25′ de A*, en AP 122°) en direction de F*, tourne vers le N au droit de F* en décrivant un demi-cercle de 20′ de rayon, et continue vers l’W en chevauchant, d’E en W, le chapelet d’étoiles brillantes qui part de G* jusqu’à H*. [Note 2010 12 17: cette boucle correspond aux deux nervures SE de mon dessin de Tivoli 2006.] Puis j’ai reconnu toute la zone située à l’E de cette boucle, en gros d’un diamètre de 25′, centrée sur I*, et j’ai pu individualiser sa nervure principale, qui est la continuation à l’E, et jusqu’à J*, du chapelet décrit ci avant. La zone à laquelle je suis ensuite passé correspond à la prolongation W dudit chapelet, c’est à dire la nervure située entre A* et B* (la dualité de B* n’est même pas soupçonnée en raison de la forte turbulence et du G faible). Elle est à la fois facile et difficile: facile, car A* et B*, sont deux excellentes ER*, difficile par ce que je n’ai pas pu percevoir la dualité de cette nervure qui apparait bien sur Guide8/neb et sur l’image Candy: une moitié E, qui va de K* à L*, et une moitié W, qui va de M* à N*. [Note 2010 12 17: la moitié E correspond à la nervure supérieure SW de mon dessin de Tivoli 2006, la moitié W n’a pas été vue en 2006. De plus cette dualité m’apparaitra le lendemain soir] Difficile aussi car plus on va vers El Nath, plus les nébulosités sont enchevêtrées, et visuellement, on n’individualise plus rien, ni structure ni même luminosité [Note 2010 12 16: mais sera le contraire le lendemain soir!]. J’ai profité d’être focalisé sur cette partie S de la SNR, pour tenter d’apercevoir la "boucle de cheveux" qui prend racine au droit de H*. J’avais vainement essayé de la percevoir en 2006 à Tivoli, et j’en avais gardé un souvenir frustré. Ce soir, même si elle est difficile, elle est individualisée de façon certaine, d’autant qu’elle se termine au milieu d’un astérisme de 4 étoiles E/W, qui sont autant d’étoiles repères. La zone suivante à laquelle je me suis attelé est bien détachée, et facile à positionner grâce à A*, et à B* dans une moindre mesure. Il s’agit de la nervure qui va de O* à P*, et qui constitue la bordure SSW de la SNR. [Note cette zone correspond à la nervure inférieure SW de mon dessin de Tivoli 2006] Au total, je suis resté deux heures uniquement sur la partir S de la SNR, mais j’en ai vu beaucoup plus qu’à Tivoli. Même si les nébulosités sont faibles, elles sont L1 et L2 (certaines seront mêmes estimées L3 le lendemain soir), et suffisamment non limite pour pouvoir être analysées. [Note 2010 12 17: tout cette partie du compte rendu correspond aux traits blancs de mon croquis sur le fond de l’image de Candy] La partie suivante de ce compte rendu est la suite de mon observation de Simeis 147, commencée en première partie de nuit. 04h00: Le ciel est superbe; plus de vent. SQMZ et SQML-Z donnent des valeurs étonnamment faibles. J’aurais estimé le ciel à 21.50 ou plus; mais il est vrai que s’il est le contraire de "laiteux", je le trouve "lumineux" x100 Nagler 31mm/OIII-12 Je m’attaque maintenant à la partie NE de la SNR. Le "croissant" est bien vu, L1, quand on le connait. On peut le positionner précisément grâce au doublet Q1*-Q2*, et à l’astérisme en forme de croix en "X", dont le centre est R*. Cet astérisme est exactement au milieu de l’extrados du croissant. J’ai noté, sans la connaitre, une surbrillance, L2, en partie NW du croissant, et vérifiée ensuite sur Guide8/neb. Le croissant se prolonge au NW, par deux fuseaux, limites au début, puis bien vus, L2, alors que le croissant devient L2 avec surbrillance L3. Puis, je m’attaque à la nervure Nord (sur Guide8/neb, c’est celle qui part de S*, passe entre T* et U*, et se termine au droit d’un petit triplé de 12ème, dont la principale est V*, et j’ai étudié l’image avant d’observer). Je la vois immédiatement, en sachant qu’elle est dans le champ, mais sans savoir où elle est: la photo Candy confirme mon observation. Cette nervure se prolonge à l’W par une zone large et non structurée, tout au moins à première vue. Mais il est 04h 58LT, El Nath se couche derrière l’observatoire, et je dois interrompre cette observation, que je reprendrai demain. Conclusion de cette nuit: Sh2-240 est une cible très difficile, mais qui se dévoile avec beaucoup d’efforts, de patience, et de temps. Néanmoins, je n’ai jamais eu la vision de nébulosités dans le champ: elles ne sont vues que si l’on sait où elles sont, et après observation attentive. Continuation de mes observations de la nuit précédente de Sh2-240. Le ciel est quasiment copie conforme, de celui de la veille. x101 Nagler 31mm/UHC J’essaie l’UHC, à tout hasard. C’est nettement moins bon, le champ est très clair, et il n’y a aucun contraste. x101 Nagler 31mm/OIII-12 Je reprends donc 100x/OIII-12, et j’y reste toute la nuit. Bien sûr, je me repère beaucoup plus facilement que hier, et je sais ce que je dois voir. Mais je suis surpris: les nébulosités sont nettes, faibles mais nettes. Je ne suis plus dans la limite, mais dans l’analyse. J’arrive à discerner les limites des nébulosités, des zones L2 apparaissent sur les zones L1. Toutes mes observations sont validées en faisant glisser le champ, et en vérifiant que les nébulosités glissent à l’identique. Je continue mon investigation qui consiste à observer détail après détail, nervure après nervure, zone après zone. Et je trouve que je vois des détails de plus en plus petits en surface, et de plus en plus précis. Bien sûr, je ne fais que: 1) analyser précisément les nébulosités de Guide8 2) observer le champ, le reconnaitre, et l’analyser 3) vérifier si ce que j’ai vu correspond bien à l’image de P. Candy. Il n’est pas question de dessiner à l’oculaire, mais de reconnaitre si je vois ce que je dois voir. Et petit à petit, je valide la photo de Candy, en notant et écrivant directement sur celle ci avec le pinceau de Paint Shop Pro. Toutes mes notes de cette première partie de nuit, de 22h30 à 00h10, correspondent aux annotations en vert sur la photo. Après 1h30 d’observation, j’éprouve le besoin de souffler un peu; je mange une banane, et bois une tasse de café chaud. Et je reprends mes observations jusqu’à 01h30, où j’ai enfin terminé le tour des 360° de la SNR en me "raccordant" sur mes observations des deux nervures SW de la veille. Je me rends compte que je vois de mieux en mieux; toutes mes estimations de luminosités de L(n) de la veille sont à remonter à L(n+1) ou L(n+2), et pour celles du début de cette nuit, L(n) doit être réévalué à L(n+1/2) ou L(n+1). Ainsi toute la zone S / SE / SW doit être L2 pour le fond, et L3 pour les nervures: cette zone est indiquée en jaune sur mon croquis. Et, en plus, les nébulosités sont perçues rougeâtres ! Au total, j’aurai passé environ 8 heures sur Simeis 147, mais je peux dire que je l’ai résolu. Fin de mes notes in situ Note complémentaire 2010 12 18: Une question m’a "trafiqué", dès le lendemain de cette observation: comment ai-je pu percevoir une couleur rouge, alors que j’ai constamment observé au travers d’un filtre OIII ? La réponse est la suivante. Mon filtre OIII en 50 mm est un vieux Lumicon de 1998 ou 2000. (A ce sujet, il est indéniablement plus sélectif que les Lumicon actuels, ce que j’ai pu vérifier à Tivoli avec Mathieu Pron qui était venu en 2008 avec ses filtres Lumicon récents. Sur un même objet, et au T508, les nouveaux filtres Lumicon OIII étaient à mi chemin entre les anciens filtres OIII et UHC de Lumicon.) Or la bande passante de ces anciens filtres remonte à partir du rouge, et laissent complètement passer le H alpha. La discussion suivante semble le confirmer: http://astrosurf.com/astropratique/028092.html Mais j’ai une autre vérification: avec ce filtre ancien, plus les étoiles sont brillantes, plus elles sont rouges. Alors que j’ai acquis dernièrement un filtre OIII Astrodon de 5 nm, la bande de ce filtre est uniquement sur le 5007 A, et arrête tout le reste; et effectivement, avec ce filtre, plus les étoiles sont brillantes, plus elles sont vertes. Enfin, j’ai mis beaucoup de temps, au traitement, pour reconstituer la teinte. Celle que j’ai vue était plus mate, plus sombre, (ce que je ne peux pas rendre sur un écran de PC), mais la teinte, en elle même, c’est à dire la composition RVB, était vraiment celle de mon dessin. Elle était limite en perception, à cause de la faiblesse de sa luminosité, mais parfaitement analysable en tant que couleur. BL 2010 12 18 |
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