T508
x212 Nagler 12 mm
Je commence l’observation avec ce grossissement. Avec cet oculaire, les périphériques débordent du champ, et il reste la zone de fourmillement. Il n’y a pas de zone de scintillement, c’est à dire que l’amas n’est visuellement constitué que de points, ( le fond est constitué par d’autre points, et non pas par une luminosité laiteuse ou un centre scintillant et non résolu ).
Au total, toutes ces étoiles ne sont pas disposées arbitrairement, car on constate un très grand nombre (c’est à dire un nombre incomptable) de chaines d’étoiles. Les étoiles de ces chaines ont des magnitudes très peu étagées, donc toutes les étoiles d’un chapelet ont presque la même grosseur, et la même brillance, m12v +/- 1v.
On remarque aussi plusieurs zones sombres dans la partie E de l’amas. Ces zones sont +/- ovales, de d ~ 2′ x 1′ environ. L’impression de sombre provient de ce que la densité d’étoiles brillantes est moindre qu’ailleurs dans ces zones.
Il n’en reste pas moins que:
– le nombre de "chapelets", ou de chaines, est incomptable,
– le nombre d’étoiles dépasse l’entendement,
– et que cela remplit tout le champ !
x73 Panoptic 35mm
Par ce qu’il laisse un peu d’espace autour, c’est à ce G que l’amas n’est peut être pas le plus impressionnant, mais peut être le plus beau.
A ce G, le seeing est S=1, et l’image est figée, immobile. Il n’y a aucune agitation de perceptible. L’amas courbe l’espace: le centre s’avance vers l’observateur, exactement comme quelqu’un qui se trouverait sur un filet de Trampoline aussi serré que les mailles d’un bas nylon, chaque maille étant une petite lumière. Et, sur ce filet, exactement à la verticale et au dessus de l’observateur, une grosse sphère créerait un creux dans le filet, comme une courbe de Gauss en 3D.
Un seul mot résume toute cette observation: époustouflant
Oeil nu
Brandberg, Namibie, 06 juin 2004, T2, P0, alt 58°
Une des très rares nuits de Namibie avec un ciel qui ne soit pas à T0. La Voie lactée, entre le Centaure et la Carène, a une richesse et une luminosité extraordinaire, sans commune mesure avec celle du Cygne. Omega est évident, comme une étoile de m estimée 3.5v, d’aspect flou évident. Ce flou a une surface, il n’est pas ponctuel.
L80
Brandberg, Namibie, 06 juin 2004, T2, P0, alt 58°
x14 Pan 35mm
C’est énorme ! La brillance de M13 au T254, mais la résolution en moins. Les périphériques apparaissent déjà en VI, et il y en a des myriades, à la limite. D ~ 18 à 20′. Gradient évident, mais pas de centre prononcé. Couleur blanc laiteux.
x25 Lanthanum LVW 20mm
l’objet est toujours énorme, mais la vision change: a) c’est une boule, l’aspect 3D est évident. b) la couleur est blanc-légèrement bleuté, c’est à dire totalement opaque dès que D < 10′. c) les périphériques vues au Pan 35mm sont en fait des périphériques lointaines, ou des étoiles de fond de champ, de 11ème et 12ème. d) dans la zone 10′ < D < 20′, le halo est granuleux, et faiblit linéairement.
x71 Nagler 7mm
L’amas est partiellement résolu.
a) Pour D > 15′, il n’y a pratiquement plus de fond laiteux, mais uniquement des périphériques. Mais, en pratique, aucune n’est positionnable et dessinable.
b) pour 15′ < D < 10′, la densité de périphériques individualisées (mais toujours indessinables) est la même jusqu’à D ~ 10′, mais le fond laiteux augmente régulièrement.
c) pour D < 10′, il y a encore des périphériques, mais plus difficiles, et moins denses, en raison de la brillance du fond. Au total, pour tout l’amas, il y a environ entre 50 et 100 périphériques, observables mais non dessinables.
En VI éloignée, l’amas est à la limite de la résolution totale. Il est vu comme une myriade de lueurs individuelles soupçonnées, mais pas comme des piqûres, par manque de brillance. La couleur est la même qu’avec LVW 20mm: blanc bleuté.
T280
Tivoli, Namibie, 12 juin 2004, mvlonZ(Crv)>7.1, SQM ~ 21.8+, T0, P0, S1/100 !
x104 Pan 27mm
Un des grands moments d’astro, du niveau de M42 ou M51 au T1000. Je ne peux pas grossir plus, si je veux conserver un peu de fond noir autour, et encore, ce fond est le domaine des périphériques lointaines qui débordent du champ. Je n’ai jamais autant vu d’étoiles en même temps, beaucoup plus que M13 au T1000. C’est inimaginable. Il y a autant d’étoiles dans la zone de scintillement qu’à l’extérieur de celle ci.
En fait, la densité d’étoiles individualisées croit régulièrement vers le centre, quelque soit la densité laiteuse du fond. Une nouvelle fois: c’est inimaginable. L’impression de 3D, c’est à dire une boule et non un disque, est frappante.
x140 LVW 20mm
C’est encore plus extraordinaire. La densité de piqûres est encore plus grande, incommensurable. Ces piqûres sont peu étagées: m12 à 13(?) et +. Je peux difficilement donner un diamètre aux trois zones traditionnelles, car il n’y a pas de fond laiteux, mais un fond constitué uniquement de piqûres plus ou moins denses.
Néanmoins mon dessin indique et précise: a) zone 1 (scintillement): d1 ~ 3′, b) zone 2 (fourmillement): d2 ~ 10′, c)zone 3 (périphériques): le reste du champ, donc = ou > 30′.
Il y a plusieurs "taches sombres" dans la zone 1. Dans ces zones sombres, la densité de piqûres diminue, et elles (les zones) apparaissent moins lumineuses, un peu comme les taches solaires, mais leur delta L ( différence de luminosité avec les zones adjacentes) est beaucoup plus faible, ~ 2 dans l’échelle des L de 1 à 10. Il y a 3 taches qui sont bien individualisables; leurs dimmensions sont de l’ordre de 30" ou 1′, avec des excentricités 1 < a/b < 2. La tache la plus détachée, A, a environ 45" x 30, est se trouve à 2′ du centre, en PA ~ 25°.
Dans la zone 3, des périphériques lointaines, il y a plusieurs alignements d’étoiles dans le sens radial, plus ou moins rectilignes, à partir du centre de l’amas. comme des éjectas d’un cratère, Il y en a d’autres, qui ne sont pas radiaux. Mais ils sont tous peu détachés, beaucoup moins que ceux de M13.
x400 Nagler 7mm
Ca dépasse l’imagination ! Il semble qu’il y ait plus d’étoiles que de nodules à la surface du soleil. On perd la notion de 3D, et on survole une surface plane.
Les taches sombres sont encore plus évidentes. La tache A est bordée d’étoiles brillantes tout le long de sa circonférence ovale, et donne exactement l’impression et l’aspect de Platon, et ses murailles.
Un grand moment.
T355
Sahara sky, 2007 02 13 02h54 UT, SQMZ 22.04, mvlon(UMi) 6.6/VI5, h 10°, TRC RCX400/355, alt 10°
x92 Nagler 31mm
A h = 10°, l’amas est, bien sûr, pâle, mais complètement immobile ! Pas l’ombre d’un agitation, pas l’ombre d’une turbulence ! C’est une véritable photo. Il est, bien sûr, entièrement résolu.
x178 Nagler 16mm
Je grossis pour mieux voir la structure, et les éventuelles deux "taches sombres" que Laurent et Alain me disent avoir vues. Malgré une observation attentive, je ne vois pas de taches particulières, mais plutôt, l’ensemble de l’amas, surtout la partie N, comme une peau de crocodile, avec des écailles plus sombres, séparées par les chaines d’étoiles, plus lumineuses. Laurent me confirme que mes "écailles" sont bien ses "taches sombres", et que pour lui, l’une d’elles, au N, est évidente.
2ème observation
x178 Nagler 16mm
Effectivement, l’écaille la plus lumineuse est juste au N du centre de l’amas. Mais, pour moi, elle n’est pas aussi proéminente que la décrit Laurent.
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