Filtres
Ma gamme de filtres s’est régulièrement agrandie au fil des années, d’abord en 1.1/4″, puis en 2″. Pour la clarté de l’exposé, je la diviserais en trois groupes. Ils sont classés classés par sélectivité croissante.
Les filtres « classiques »
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Astronomik CLS
C’est un clone du filtre Deep Sky de Lumicon. Il laisse passer un large bande de 90 nm entre 450 nm et 540 nm (donc y compris H bêta et OIII), puis toutes les longueurs d’onde au delà de 645 nm (donc y compris H alpha).
Mais il est plus judicieux de dire qu’il laisse tout passer, sauf les raies avant 450 nm et les raies comprises entre 540 et 645 nm (donc les raies du sodium et du mercure, bien connues de nos lampadaires). C’est un filtre qui augmente le contraste du fond du ciel, plutôt que telle ou telle raie d’émission. Il est donc très utile pour observer les nébuleuses en réflexion (qui réfléchiront toutes les raies des étoiles qui les éclairent), mais augmente la couleur bleutée des nébulosités puisqu’il arrête les raies jaune et orange.
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Lumicon UHC
Le filtre que j’utilise date du début des années 2000, mais ce type de filtre n’a pratiquement pas changé au cours des années. Il laisse passer une bande de 27 nm qui inclut le H bêta et les deux raies OIII, puis toutes les longueurs d’ondes rouges au delà de 630 nm dans des proportions qui varient entre 20 et 80% suivant les longueurs d’onde. Malheureusement, il ne laisse passer que 25% de la raie H alpha. Visuellement, il augmente significativement le contraste des nébuleuses en émission sans trop assombrir l’image, mais au détriment d’un certain empâtement du fond du ciel, dû à toutes les raies rouges qui ne sont pas arrêtées.
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Lumicon OIII
Le filtre que j’utilise date aussi du début des années 2000. Il laisse passer une bande de 12 nm qui inclut les deux raies OIII, ainsi que toutes les raies au delà de 615 nm dans des proportions qui varient de 40 à 90%. Suivant la série de fabrication (sans que je sache à laquelle appartient le mien), la raie H alpha est transmise soit à 58%, soit à 83%. Ce filtre est beaucoup plus sélectif que le Lumicon UHC, et laisse passer beaucoup plus de rouge. Visuellement, il augmente fortement l’assombrissement du fond et le contraste de l’image ; sa caractéristique spécifique est que toutes les étoiles sont rouges, et ce d’autant plus qu’elles sont brillantes.
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Astronomik H bêta
Ce filtre est le plus sélectif des « quatre mousquetaires ». Visuellement, il ne laisse passer qu’une bande de 12 nm centrée sur la raie H bêta, et rien d’autre. Il n’a donc d’intérêt que sur les objets, peu nombreux, qui ne rayonnent qu’en (ou principalement)H bêta. Avec ce filtre, toutes les étoiles sont vertes.
Les filtres « spécifiques »
Je n’ai pas trouvé de meilleur qualificatif, car chacun d’eux possède une caractéristique spécifique. J’en utilise quatre, eux aussi classés par sélectivité croissante :
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Hutech NB1
NB1 pour Nebula Booster 1. Il s’agit d’un filtre du type UHC. Il possède une bande passante de 32 nm qui inclut, comme le Lumicon UHC, les raies H bêta et OIII, mais aussi une bande de 20 nm centrée sur la raie H alpha, et surtout, rien d’autre. Visuellement il donne un contraste de l’image quasiment identique au Lumicon UHC, mais un fond du ciel beaucoup plus net, plus propre, par l’absence de toutes autres raies rouges. Depuis que je le possède, je n’utilise plus le Lumicon UHC.
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Cyclops Optics STC Duo Narrow Band
Ce filtre est composé de deux bandes étroites : 10 nm autour de la raie OIII 501 nm (et dans une petite proportion la raie OIII 496 nm), et 10 nm autour de la raie H alpha 656 nm, et rien à l’extérieur de ces deux bandes. C’est donc un filtre très sélectif, qui assombrit fortement l’image, augmente grandement le contraste. Il ne peut donc être efficacement utilisé que sur des nébuleuses brillantes, et d’autant plus efficacement qu’elles rayonneront en H alpha.
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Optolong OIII 6.5 nm
- Contrairement au précédent, ce filtre ne comporte qu’une bande passante, l’OIII, et même compte tenu de son étroitesse, que la raie 500.1 nm. Il assombrit considérablement l’image, mais augmente corrélativement son contraste. Ainsi, utilisé sur les objets brillants il permet d’en faire ressortir tous les détails, sans les noyer dans une image saturée.
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Astrodon OIII 5 nm
Ce filtre est le plus sélectif de tous ceux que j’utilise. Il ne peut être utilisé sur des cibles faibles, mais est très efficace sur les nébuleuses saturées, et dans ces conditions, permet « d’extraire » les « nervures » ou les différences de contraste ténues, notamment sur les nébuleuses planétaires très concentrées. C’est aussi le seul filtre que, pour des raisons budgétaires, j’utilise en 1.1/4″.
Les filtres spéciaux
J’utilise deux filtres dans un but bien précis : observer le étoiles centrales des nébuleuses planétaires brillantes et concentrées, enfouies dans la lumière des nébulosités, comme NGC 6210 ou 7009.
Le but est d’effacer les nébulosités, en conservant l’étoile : pour cela le nec plus ultra serait un filtre qui lasserait passer toutes les longueurs d’ondes à l’exception des raies H bêta, OIII, et H alpha. Mais un tel filtre n’existe pas, sauf à la fabriquer à l’unité sur mesure, et donc à un prix prohibitif. J’emploie donc un subterfuge : utiliser un filtre qui est commercialisé dans un autre but, et qui laisse passer une partie du spectre, malheureusement très réduite, mais pas les raies d’émission des nébuleuses.
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Baader Solar Continuum
Ce filtre est commercialisé par Baader pour augmenter le contraste des images solaires. Il est constitué d’une bande passante unique, étroite, de 10 nm centrée sur la longueur d’onde 540 nm. Pour le but que je recherche, il efface complètement les nébulosités, au point que la NP, aussi brillante fut-elle, disparaît complètement, et laisse dans le champ une étoile évidente, alors qu’elle pouvait être invisible sans filtre. Malheureusement, ce filtre affaiblit considérablement l’étoile, de l’ordre de 1,5 mv, et n’est donc efficace que pour des étoiles centrales lumineuses, comme sur NGC 7009 ; par contre il n’est d’aucune utilité pour améliorer la perception de l’étoile centrale de M 57 par exemple.
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Baader filtre orange
Ce filtre fait partie de la gamme des filtres colorés de Baader. Il laisse passer toutes les longueurs d’onde au delà de 570 nm, et efface complètement les longueurs d’ondes inférieures. Il est bien meilleur que le filtre Solar continuum, mais affaibli quand même les étoiles d’une magnitude, puisqu’il efface la partie la plus efficace du spectre visuel. Il a néanmoins l’avantage d’être d’un rapport qualité / prix intéressant.
Ce filtre a aussi un talent caché: associé à un filtre NB1, il transforme celui-ci en un filtre H alpha de 20 nm, puisqu’il coupe toute la bande OIII + H bêta. De même avec le filtre STC Duo Narrow Band, il devient un filtre H alpha de 10 nm.
Passe filtre
Roger Greenwood, un astro-bricoleur de génie, a mis au point un passe filtre dénommé Astrocrumb, spécialement adapté aux dobsons, et plus particulièrement aux portes oculaires Feathertouch. Une bague se visse sur l’entrée du porte oculaire, côté miroir secondaire, sur laquelle se fixe deux glissières. Dans ces glissières, coulisse une planchette équipée d’anneaux porte filtre filetés, Il n’y a plus qu’a visser les filtres que vous souhaitez.
Ce plug-in permet de changer de filtre, dans la seconde, sans changer d’oculaire, sans bouger le pointage, autant de fois et de filtres que vous voulez ; la facilité d’utilisation est bluffante, et le bénéfice dans la précision et les détails des observations est remarquable. Je ne l’utilise que depuis peu (2019), mais je ne pourrais plus m’en passer.
N’hésitez pas à visiter le site internet de Roger Greenwood : http://www.astrocrumb.com/