x212 Ethos 21mm
Le but de l’observation est de reprendre mon observation de 2010 du Trou de la serrure, Keyhole nebula. Je commence l’observation de la région centrale (voir ci-après), et je me rends compte de la complexité des nébulosités. Et j’en tire les conséquences, à savoir que je ne peux faire un croquis de l’ensemble de la nébuleuse sans y passer une nuit complète, sinon plus. Je décide donc (pour ne pas obérer la liste des cibles que j’ai prévues de dessiner pendant les dix jours de mon séjour à Tivoli) de me concentrer sur la région centrale pour le dessin. Puis je passe près d’une demi-heure à observer les régions périphériques, pour les graver, autant que faire se peut, dans ma mémoire.
Je dois donc à la vérité de dire que mon dessin de l’ensemble de la nébuleuse n’a pas été réalisé à l’oculaire, mais seulement les régions périphériques du Trou de la Serrure. Par contre, dès mon retour de Namibie, je me suis aidé d’une photographie pour retrouver tous les détails, encore bien présents dans ma mémoire. Au final, mon dessin est parfaitement représentatif du souvenir que j’ai de mon observation.
x195 Ethos 13mm/OIII-12nm
C’est la configuration utilisée pour l’observation et le dessin des nébulosités de la région centrale.
x318 Ethos 8mm sans filtre
C’est la configuration utilisée pour l’observation et le dessin des parties sombres.
L’ensemble est très lumineux, et il faut beaucoup d’application pour faire ressortir tous les détails. L’image de Gendler est absolument nécessaire pour ne pas se soucier des proportions.
Il faut aussi constamment recadrer intellectuellement les détails dans l’ensemble des nébulosités, en observant en VI éloignée, car les nébulosités sont partout, et c’est aussi le bon moyen de faire ressortir les parties sombres.
Le champ est riche: toutes les étoiles sont bien vues jusqu’à m15v. Bien sûr, j’en ai vu beaucoup plus qu’en 2010.
Nota: a) je n’ai pas cherché à analyser l’homoncule. Ce n’était pas l’objet de l’observation, et de plus, la turbulence était trop forte pour augmenter le grossissement.
b) je n’ai pas noté de couleur. Pourtant toute mon observation a été réalisée avec le filtre Lumicon OIII-12nm de 31.5mm qui laisse passer le H alpha. Mais j’étais trop occupé à dessiner, et j’ai oublié de noter les couleurs perçues, bien que je me souvienne du vert pour les régions centrales, et du pourpre pour les extensions périphériques.
Observation au T508 du 17 avr. 2010 20:00 UT
Namibie Tivoli, mvlon(Crv) 7.65BL! SQMZ 21.75(estimé) T1 P0 S2/160 , Alt: 53.5°, Az: 182.4°, T508
La présente observation a pour but de dessiner le champ du Trou de la Serrure. [Note 2011 11 20: l’élaboration du dessin final s’est fait dans les conditions décrites ci après.]
x159 Nagler 16mm/OIII
Mon croquis est fait à l’oculaire, de la manière ”traditionnelle”, c’est à dire au sommet de l’échelle, sur papier dans une main, crayon dans l’autre, et l’œil à loculaire .
Je note à la fin de l’observation: “la structure de tout le champ est si contrastée, si détaillée, qu’il faudra certainement que j’y revienne à de nombreuses reprises pour en tirer tous les détails. Même si j’ai passé 50 minutes sur un champ de D < 15′, mon dessin n’est qu’un premier jet. C’est certainement un des objets les plus difficiles à dessiner.”
Le croquis correspondant est celui de gauche sur l’image ci-contre.
Un examen, même rapide, montre que les isophotes sont à peu près corrects, ainsi que l’évaluation des différentes intensités de luminosité, conformément à l’échelle de Ciel Extrême (Luminosités: de 0, nulles, à 10, maximal; Opacités: de 1, très faibles, à 6, très fortes). Par contre, le champ dans son ensemble souffre de distorsions très importantes: certaines zones sont plus trop petites, d’autres trop importantes, d’autres trop étirées, etc.. En résumé NGC 3372 ressemble à ce qu’elle serait si elle était vue dans un miroir déformant.
Ceci n’est malheureusement pas étonnant: je suis incapable de dessiner fidèlement, à l’oculaire, des champs étendus, ce qui m’impose de passer par la phase croquis puis par la remise au propre. Mais dans le cas présent, les déformations étaient tellement importantes que j’avais jugé mon croquis inexploitable… jusqu’à ce que réalise, 18 mois plus tard, que le DAAO, le “Dessin Astronomique Assisté par Ordinateur” me permettait de “repêcher mon chef-d’œuvre”
Voilà comment j’ai procédé: j’ai utilisé une photo de la zone, en l’occurrence réalisée par Robert Gendler, que j’ai bien entendu limitée à la surface de la nébuleuse annotée sur mon croquis in situ. Puis, sur cette photo, j’ai retracé, avec l’outil pinceau de Paint Shop Pro, et aussi fidèlement que possible, les isophotes de mon croquis.
Puisque le fond de l’image est, par définition, fidèle, j’ai pu ainsi “reformater” les isophotes aux justes proportions; visuellement tout se passe comme si j’avais ainsi aplani le miroir déformant, et redonné à mon croquis la forme qu’il aurait dû avoir s’il avait été correct. Le résultat de cette action est le dessin de droite.
Une fois obtenu ce “croquis-photo”, j’ai réalisé mon dessin de la manière que j’utilise habituellement depuis 2010, c’est à dire en utilisant l’outil pot à peinture, et en remplissant progressivement les isophotes par des couches successives de peinture blanche (chacune d’opacité 5% ).
J’ai bien entendu tenu compte de toutes mes notes d’observation, qui sont les suivantes.
1) Pour les nébulosités:
x73 Panoptic 35mm/OIII
C’est une nébuleuse exceptionnelle. Exceptionnelle de luminosité, exceptionnelle de contraste entre les zones brillantes et les zones sombres. Ces dernières ne sont pas des zones d’absorption, mais des vides de luminosité sur lesquels il y a autant d’étoiles qu’ailleurs. Les contrastes sont énormes, la netteté des contours étonnante, lesquels sont découpés "au ciseau" dans tous les sens.
C’est une véritable photo en relief. Les zones lumineuses on de l’épaisseur; elles sont L8-L9 pour les plus brillantes. Le gradient de luminosité affaiblit régulièrement les luminosités au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’Eta Carina, très loin, car il faut faire glisser le champ de ~ 1° tout autour pour "survoler" la nébuleuse dans son ensemble.
Cette nébuleuse présente en VI éloignée une couleur pourpre, sombre et pâle [Note 2011 11 20: mon filtre OIII est un vieux Lumicon, qui laisse passer le H alpha].
2) Pour le Trou de la serrure:
x73 Panoptic 35mm/OIII
Le trou de la serrure, est identifié sans le connaitre: c’est un trou noir, dans la zone la plus brillante de la nébuleuse: c’est une photo, d’autant que le seeing est exceptionnel, et l’image "scotchée".
3) Pour Eta Carina
x282 Nagler 9mm, puis x529 Nagler 4.8mm, puis x725 Nagler 3.5mm
Il faut monter progressivement le grossissement pour avoir une vision complète de l’objet, mais qui s’empâte au fur et à mesure que le G augmente. Puis il faut redescendre, pour augmenter le contraste.
avec 282x, la "moustache" N est évidente, et précisément analysable: L6 avec une extrémité en dégradé. J’ai découvert, mais difficile, L3, la moustache S, que je ne connaissais pas. Les 2 taches sombres, L3, du lobe SE sont bien séparées et analysables, notamment leur allongement et AP respectifs. Le lobe NW est aussi grand que le lobe SE, mais moins lumineux, L3 au lieu de L6. Il est tout de même bien analysable, mais je le connais! Mon dessin, réalisé à l’oculaire, est bien représentatif.
La couleur orangée de l’objet est fantastique de luminosité et de saturation, C9/S180!!! L’étoile, elle-même est C9/S255, c’est à dire 100% de saturation.
Observation du 17 juin 2004
Tivoli, Namibie, mvlonZ(Crv)>7.3!, SQM ~ 21.8+, T0, P0, S1/100, T508,
x73 Panoptic 35 mm/OIII
C’est une nébuleuse exceptionnelle. Exceptionnelle de luminosité, exceptionnelle de contraste entre les zones brillantes et les zones sombres. Ces dernières ne sont pas des zones d’absorption, mais des vides de luminosité sur lesquels il y a autant d’étoiles qu’ailleurs. Les contrastes sont énormes, la netteté des contours étonnant, découpés "au ciseau" dans tous les sens. C’est une véritable photo en relief. Les zones lumineuses ont de l’épaisseur; elles sont L8-L9 pour les plus brillantes.
The Key Hole, le trou de la serrure, est identifié sans le connaitre: c’est un trou noir dans la zone la plus brillante de la nébuleuse: c’est une photo, d’autant que le seeing est exceptionnel, et l’image "scotchée".
Le gradient de luminosité affaiblit régulièrement les luminosités au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’Eta Carinae, très loin, car il faut faire glisser le champ de ~ 1° tout autour pour "survoler" la nébuleuse. C’est ma plus grosse impression de nébuleuse diffuse depuis M42 au T1000 de Puymichel.
La partie de la nébuleuse la plus lumineuse est la veine qui va de Eta Carinae à Trumpler 14. C’est dans cette partie que la luminosité est la plus forte. La limite W de la veine est à couper au couteau. Cette nébuleuse (1) présente en VI éloignée une couleur pourpre, sombre et pâle. C’est le même pourpre que celui de M42 au T1000.
(1) Note le 2004 07 25: a) mon CR ne permet pas de savoir si la "nébuleuse" est NGC 3372 dans son entier, ou la veine entre Eta Car et Tr 14. Je pense toutefois qu’il s’agit de NGC 3372 dans son ensemble, b) j’ai noté cette couleur pourpre sans même me rendre compte que je percevais le Halpha !
x73 Panoptic 35 mm sans filtre:
Les amas qui sont à l’intérieur de la nébuleuse sont, en eux-même des objets vedettes:
Trumpler 14:
C’est l’amas le plus évident du cœur de NGC 3372. Un petit sac de bijoux ! Très lumineux à brillant, à peu près rond, très étagé, très coloré en VI. D ~ 5′
Trumpler 16
C’est un très bel amas, très lumineux, moyennement riche, et très étagé en magnitude.
Il y en a plusieurs autres (Trumpler 15, Collinder 228, Bochum 10, etc.), mais je ne peux les détailler faute de temps.
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